« On va se poser ici, Guériaigle. »
L'immense aigle comprit les ordres de son maître et se posa dans une plaine pas très loin d'une falaise. Un jeune homme assez fin, au regard fatigué descendit de son dos assez nonchalamment et tout doucement, s'étira.
« Ah... Merci, Guériaigle. Feoras me le pardonnera, mais j'en avais marre de rester dans ce QG... J'suis un rebell'z moi de toute façon. Et puis on y étouffe de malade. Hein, Sora ? »
Comme pour répondre à sa question qui semblait pourtant rhétorique, une des Pokéballs de Raven s'ouvrit toute seule et en laissa sortir un grand Braségali quelque peu cicatrisé de partout. Il regarda tout d'abord autour de lui, puis regarda son dresseur avec un sourire satisfait. Sans aucune parole, ils se comprirent.
« Great. Je vous ferai ressortir un peu plus tard. »
Sans plus de cérémonies, le jeune homme fit entrer les deux créatures dans leurs Pokéballs respectives. Puis il commença à regarder autour de lui. Même si en réalité, il n'y avait pas réellement grand-chose à voir. Une étendue d'herbe à perte de vue, c'était tout ce qu'il y avait à observer de sa position. Raven bâilla et s'étira de nouveau.
« Les Îles Dracolites, hein... A ce qu'il paraît, un immense labyrinthe s'étend quelque part sur ces îles. Hors de question que j'y aille bien sûr, j'ai beaucoup trop la flemme, et puis je dérangerai les Pokémons. Je préfère largement rester à l'écart... Et puis, aucun autre humain ne viendra ici. Il n'y a quasiment aucune chance. »
Il se mit à marcher droit devant lui, sans réellement savoir où il allait, tout en continuant de penser tout haut, ce dont il se permettait uniquement car il était seul :
« Hum... Il me semble que je ne suis pas loin de la mer... Ouais, on a atterri pas très loin. »
Et en effet, après seulement quelques minutes de marche, il arriva à une assez haute falaise. Elle devait faire plus d'une trentaine de mètres de haut. Raven la contempla, l'air pensif.
« Hello, la mer. Toi au moins, tu es tranquille. Enfin, presque. Tu es sans cesse exploitée toi aussi par l'être humain, mais tu t'en fiches. Tu ne ressens pas réellement. Douleur, fatigue, haine, tristesse. Tu es totalement insouciante du monde qui t'entoure. Tu n'as aucun problème, toi. Peut-être qu'un jour, je pourrai être aussi tranquille que toi... »
Il releva la tête.
« Parler à la mer... Je suis fatigué, moi... »
Il se laissa tomber en arrière et ferma les yeux, à moitié enfoui sous l'herbe.
« Je suis... Tranquille... Personne ne viendra ici. Je suis bien. On est bien. »